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Dois-je aller voir un médiateur ou un thérapeute ?

Dois-je aller voir un médiateur ou un thérapeute ?

Si vous rencontrez actuellement des difficultés au sein de votre famille ou de votre couple, vous souhaitez peut-être bénéficier de l’aide d’un professionnel pour affronter cette période difficile. Cependant, il peut être délicat de savoir vers qui se tourner… 

Psychologue, médiateur, coach, thérapeute de couple… ? Quel spécialiste a l’expertise requise pour accompagner la situation que vous traversez ? COPL a interrogé Dorothée Caustur, médiatrice agréée et thérapeute systémique et stratégique, pour en apprendre davantage sur les deux disciplines qu’elle exerce : la thérapie et la médiation.

Qu’est-ce que la thérapie familiale et la thérapie de couple ?

« La thérapie familiale et la thérapie de couple visent à résoudre des problèmes familiaux ou de couple en ce qui concerne la relation », explique Dorothée Caustur. Son objectif principal est d’apporter une lecture des difficultés rencontrées par une famille ou par un couple. Le thérapeute va notamment analyser les actions et les réactions de chacun des membres du couple ou de la famille. Ensuite, il pourra proposer des exercices ou des outils de communication afin de solutionner les problèmes.

La formation du thérapeute va impacter le type d’approche : 

  • Analytique (une méthode axée sur l’analyse du « moi » du patient pour comprendre certains comportements et résoudre de potentiels conflits),
  • Comportementale (comme son nom l’indique, cette approche ancrée dans « l’ici et maintenant » vise à observer les comportements du patient et les facteurs qui les influencent),
  • Systémique (voir ci-dessous).

Dorothée Caustur, quant à elle, pratique cette dernière approche, dite systémique, aussi appelée thérapie brève. « Elle vise à s’intéresser aux interactions concrètes et actuelles entre les membres de la famille ou du couple, afin de déterminer ce qui ne fonctionne pas ou ce qui maintient le problème et ainsi proposer des expérimentations différentes en vue d’un changement durable. Les entretiens se font en famille ou en couple mais également de façon individuelle pour plus d’efficacité », précise la thérapeute.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter les sites des associations officielles en Belgique, comme l’Association de praticiens de la psychothérapie analytique existentiellel’Association belge francophone des thérapeutes cognitivo-comportementalistes et l’Association belge pour l’intervention et la psychothérapie familiale systémique.

Qu’est-ce que la médiation familiale ?

« La médiation familiale, quant à elle, vise également la résolution de problèmes. Ceux-ci peuvent aussi être d’ordre relationnel (que la relation soit ou non maintenue entre les individus) mais, à la différence de la thérapie, elle a des implications juridiques au niveau de sa forme et de son contenu », indique Dorothée Caustur.

En effet, la médiation s’attache à régler des conflits avec l’aide d’un tiers, par exemple dans le cas d’une séparation ou d’un divorce. Le médiateur n’est pas un juge, il ne tranche donc pas de désaccords. Sa position de neutralité encourage les parties prenantes à s’accorder sur la meilleure solution possible.

« La médiation permet notamment de régler des problèmes par le biais d’un écrit par lequel les personnes peuvent s’obliger mutuellement à faire ou à ne pas faire quelque chose, suivant une obligation légale (par exemple, une contribution alimentaire à la suite d’un divorce) ou de manière contractuelle », précise la médiatrice. Au terme de la médiation, il est donc possible de bénéficier d’un accord concret à faire homologuer au tribunal pour rendre le document juridiquement contraignant.

Comme l’explique la Commission fédérale de médiation« l’accord de médiation est la convention dans laquelle elles [les parties] établissent tous les faits et droits qui dans le futur seront valables entre elles et qui incarnent pour elles la solution du conflit. Puisque l’accord de médiation est une convention entre deux parties, cette convention n’a pas de force exécutoire en soi (…) Afin que l’accord de médiation puisse recevoir une force exécutoire, une étape supplémentaire est nécessaire : l’homologation de l’accord de médiation par le juge ». 

De fait, Dorothée Caustur précise que « la médiation et son processus sont réglementés par le Code judiciaire. Il est donc fortement conseillé de faire appel à un médiateur agréé par la Commission fédérale de médiation. Celui-ci doit, en effet, justifier une formation continue et sa signature permet l’homologation de l’accord par un juge, lequel ne peut être contraire à l’ordre public ou l’intérêt de l’enfant ».